Cet article fait partie de la série d’articles de mon défi consistant à photographier et présenter 26 sports en 1 an.
Vous pouvez consulter l’article annonçant le défi pour plus d’informations; pour retrouver tous les articles en rapport avec le défi, c’est ici.
Pour ce 3ème épisode du défi, rendez-vous au bord de l’eau pour photographier du slalom en kayak.
Préparation
La compétition photographiée pour ce défi est une manche de la coupe de Belgique de Canoë-Kayak. Il existe différentes disciplines, dont le slalom photographié ici.
Pour faire court, le but est de passer entre des portes; dans le sens du courant pour les portes vert et blanc et en remontant le courant pour les portes en rouge et blanc; le tout de préférence sur une rivière (naturelle ou artificielle) un peu agitée .
Dans le cas présent ce n’est pas la première fois que je fais des photos de kayak, je n’ai donc pas fait beaucoup de recherches préparatoires; si vous vous demandez ce qui vous attend, voici une petite vidéo de présentation de la coupe du monde 2011.
Un des épisodes du webdoc “Des années pour des secondes” est consacré au Kayak.
Matériel
Comme il s’agit d’un sport d’extérieur, à moins qu’il ne fasse vraiment très gris, des objectifs avec une grande ouverture ne sont pas une obligation (ca reste un avantage, mais pas une obligation).
Une partie de l’action ayant tendance à se produire tout au long de la rivière et suivant la distance à laquelle vous pourrez approcher la rive (et la largeur de la rivière) une focale plus ou moins longue sera nécessaire.
Pour cet évènement j’ai utilisé 3 objectifs : un Fish Eye 10-17, un 24-70 et un 70-200 le tout monté sur un boitier Canon 1D MkIII.
L’objectif le plus utilisé a été le 70-200.
Le fish eye a également bien servi, mais c’est surtout du aux nombreux essais pas trop réussis .
Se positionner
Contrairement à d’autres sports où les terrains, surfaces de jeu sont similaires d’un endroit, d’un pays à l’autre, pour les sports en milieu naturel, chaque cas est différent. Difficile donc de donner des indications de positionnement.
J’aime bien voir les pagayeurs entourés d’une eau en furie, donc ce que j’ai cherché c’est un point de vue qui me permettait de voir correctement 1 ou 2 portes avec le courant, les vagues les plus fortes pour des images spectaculaires. De cet endroit j’ai utilisé le 70-200 vu la distance.
Dans la plupart des cas, j’ai choisi un point de vue assez bas, assis ou à genoux sur la berge qui était environ 50 cm au dessus du niveau de l’eau.
Je voulais également obtenir des images radicalement différentes de celles obtenues depuis l’autre point de vue, pour cela j’ai décidé d’utiliser le fisheye et le 24-70.
Le fisheye donne une autre perspective …
… mais attention, à cause ou grâce à l’angle de champ important, il est facile d’inclure des éléments perturbateurs si on n’y prête pas attention
De temps en temps cela peut donner un “accident sympa” comme ce gamin qui est venu s’assoir à coté et à regardé l’objectif au moment du déclenchement.
Bon allez, pour être honnête ce n’est pas vraiment un accident je l’avais vu venir s’assoir et regarder de temps en temps vers l’objectif, j’ai donc essayé de l’inclure dans une photo. Résultat sympa comme clin d’œil mais sans plus.
Réglages utilisés
Dans l’article précédent expliquant comment photographier de l’escrime, j’ai expliqué que s’il y a beaucoup de blanc dans l’image, la cellule mesure de la lumière de l’appareil risque d’être induite en erreur; en effet les fracas de l’eau sont clairs / blancs et l’appareil va avoir tendance à exposer l’image de manière à les amener à un gris clair.
De ce fait, l’image sera globalement sous exposée.
Si vous travaillez en mode semi automatique (priorité à l’ouverture ou à la vitesse ou isos automatiques), il faudra sur-exposer l’image, de 1 voire 2 diaphragme. A tester, vérifier sur place avec votre histogramme.
Pour les photos dans les remous, comme ci-dessus, j’ai travaillé en manuel, en faisant mes réglages pour que d’après la cellule de mesure de l’appareil, l’image soit sur exposée comme indiqué ci-dessus.
Sur la plupart des photos, mon réglage de base était l’ouverture, réglée sur f/4 pour avoir un meilleur piqué et surtout une profondeur de champ un peu plus importante et j’ai fait varier la sensibilité de façon à obtenir une vitesse de 1/1000s ou plus rapide afin de figer les mouvements et les gerbes d’eau.
Evidemment, cela ne m’a pas empêché de tester autre chose, d’utiliser d’autres réglages. J’ai par exemple fait des tests avec des vitesses plus lentes pour essayer de faire des fonds filés, comme les photos ci-dessous réalisées au 1/50s
Contrairement à une moto ou une voiture dont la trajectoire est souvent relativement prévisible, ici c’est nettement plus compliqué et imprévisible (sans compter le fait que tout le corps de votre sujet est susceptible de bouger).
Ne vous étonnez donc pas si vous avez un taux de raté important.
Et parfois même si vous êtes dans le rythme, suivez bien le mouvement une pagaie peut venir ruiner le tout
Problèmes rencontrés
- le mouvement du sujet qui rend assez difficile la réalisation de filés
- les gouttes d’eau, vagues qui peuvent perturber l’autofocus, celui-ci va accrocher les gouttes la vague au lieu de votre sujet, donc vous avez de jolies gouttes nettes et une sujet flou … comme ci-dessous :
Certains boitiers proposent un réglage au niveau de l’autofocus pour limiter le décrochage de l’AF vers un nouvel élément qui passe dans le collimateur.
- la surexposition nécessaire à cause des remous de l’eau qui peut varier suivant l’endroit du bassin, la vitesse de l’eau, le soleil (ou pas), … Photographier au format RAW présente bien entendu un avantage dans ces cas la, car cela vous permet de rattraper plus facilement votre exposition.
Vos avis, questions, remarques, partages d’expérience concernant la photo de kayak ou d’autres sports d’eau vive (genre le rafting) sont les bienvenus dans les commentaires.
Vraiment sympa ce retour d’expérience.
Je ne suis pas convaincu par l’utilisation du fish …
Pyrros recently posted..ATR 42-600 l’avion de transport régional présenté à Airexpo 2012
Bonjour.
Très intéressant tout cela.
En tout cas, avec votre site et ces explications, plus besoin d’être un professionnel pour réussir à prendre des photos de kayak. Merci.
Sympa le partage. En tout cas, il donne pas mal d’astuces pour la photographie sportive en particulier mais la photographie en général.
Bonne continuation!
Merci pour tout ces conseils…
@Raphael : “plus besoin d’être un un pro”.. n’exagérons rien. Cela reste bien difficile à réaliser. Je ne vous montrerai pas mes tentatives mais croyez-moi, c’est pas terrible 😉
Ces indications sont vraiment très bien écrites, on s’y croirait presque. Quant aux photos, pour un sport où les mouvements sont aussi vifs, les prises sont excellentes, les regards fixés sur le but à atteindre, la rage d’y arriver. La puissance de l’eau est aussi très bien rendue.
Je suis vraiment admirative des différents défis que tu te lances. Tes photos sont très réussies, tu arrives vraiment à capter le moment. Personnellement, je connais tout en théorie, mais en pratique, ce n’est pas encore cela…
Cédric recently posted..La magie vénitienne